12.7.05

Le Pantalon de Paul

Paule Hariddeau aimait jouer de la flûte. Elle en jouait tout le temps, mais pas trop longtemps. Elle improvisait beaucoup et composait parfois des œuvres minimalistes intenses qu’elle affublait de titres inouïs tels que « Le Pont en tôle à péage », «La Pâle Lampe à taons », « La Toile de peau en la » ou « La Poêle-à-tapons de Léa »…

Pendant qu’elle exécutait « Le Pas-trop-long de Pan » sous la douche, elle eut une révélation quant au vide infinitésimal de sa puérile existence.

Elle, qui eut rêvé d’une vie-fête d’amour, de joie, de plaisirs (parfois coquins) et de contentement intellectuel, elle n’était que partie-d’une-région-réfugiée-dans-l’anonymat-de-la-grande-ville-de-Sorel-entre-deux-Hells-sans-passion-sans-argent-sans-foi-sans-vêtements-à-ne-lire-en-tout-et-pour-tout-que-le-journal-régional-et-le-publisac-et-tout-ça.

Aussi, donc, décida-t-elle, drette là, ainsi d’en finir, en se fichant les gros orteils dans la prise de courant.

Ses dernières paroles, inspirée, furent : « le pantalon de Paul!!! »

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coïtus impromptus

1 Comments:

Blogger Madeleine said...

J'adore la simplicité du texte. La trame dramatique, mais si sarcastique....(c'est ma vision quoi!)

24/7/05 21:34  

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