16.3.05

ModERnité in REnaissancE

Giovanni Peruggi était raide mort lorsque j’entrai observer son cadavre. Aucune trace d’effraction, il avait donc probablement laissé son agresseur, ou son agresseuse, entrer de plein gré. Dans ces cas-là, généralement, la victime connaît son visiteur, ce qui facilite drôlement la tâche des enquêteurs.

Le visage de Giovanni Peruggi exprimait une douleur sûrement physique, mêlé à un peu de surprise. Ses mains étaient crispées sur la grosse tâche marron qui inondait son luxueux pull. On pouvait présumer sans trop se tromper qu’un beau trou ornerait dorénavant ledit chandail de monsieur Peruggi, et les mites n’y seraient pour rien.

Son corps jurait un peu dans ce décor de rêve. Le Condo de Giovanni Peruggi respirait le luxe, presque la luxure. Au premier regard, tout semblait si « à la mode » italien, si pensé, si correct, si trop parfait. Et pourtant, une observation plus détaillée des lieux démontrait un côté un peu rococo, ou baroque, bref, un côté « bordel » étudié. Malgré tout, surtout malgré l’aspect généralement froid et laid du « design » italien, une chaleur inexplicable. Une re-sorte de renouvelle renaissance emplint de modernité… Était-ce les couleurs chaudes, ce rouge, ce jaune, ce beige; puis les flammes qu’on imaginait dans l’antre du foyer qui trônait au milieu du mur central. Ensuite, les toiles de peintres dont j’ignorais jusqu’à l’existence, d’inspiration très classique, peut-être de véritables copains des Maîtres.

Un corps froid, un style froid, un esprit froid, entourés d’une atmosphère sensuelle.

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Tekst alzo für coïtus impromptus

1 Comments:

Blogger Daniel Rondeau said...

Merde, mais c'est chez-toi!
Texte très expirant!

T'as d'affaire à être fidèle au poste, je te mets dans la barre de côté!

16/3/05 11:25  

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